Decker était dans son appartement, fatiguée après cette journée d’investigation.

Comme la coutume le voulait, elle se servit un whisky, sans glace, un hors d’âge.

Son salon, sombre, exigu, était encombré, de milles et unes choses dont elle se disait chaque jour: « Je vais m’en débarrasser! Cette fois, c’est la bonne. »

Seuls les néons roses de la pub Watasushi, gigantesque panneau accrochée sur le mur de l’immeuble d’en face, illuminaient faiblement la pièce. Ca, et les occasionnels phares de voiture.

Affalée devant sa petite table ronde et repliable, elle profitait du goût du liquide brûlant. Son esprit se mit à vagabonder. Elle fut bientôt bercée par le léger vrombissement constant de la ventilation.

Des images vinrent la hanté. Son enquête, ses scènes de crimes, ses cadavres, ses yeux vides, ses doutes, ses peurs, ses frustrations. Ses courses poursuites, ses chasses à l’homme, à la machine, ses bruits de détonation, ses violences, ses rêves.

L’intercom buzza. Elle se leva. La licorne était là, sur la table, en papier mâché.

Elle s’avança vers la porte et l’ouvrit.

Elle était face à elle-même.

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