
Les cavaliers se tenaient prêts. L’air été chargé d’une tempête à peine contenue, qui semblait prête à se déchaîner d’une seconde à l’autre. Les chevaux hennissaient, les équipements des guerriers produisaient de léger chocs tandis que les lances s’abaissaient et qu’ils se préparaient à la charge. Le nombre était tel que l’on croyait entendre la foudre venir de l’armée, et pourtant l’ouragan ne s’était pas encore formé – pas tout à fait.
En face, la marée grisâtre des orcs et autres monstruosités semblait avoir déjà submergé les murs de la cité blanche. Leur champs guerriers et gutturaux, leurs corps ornés de cadavres, leurs armes rouillés et tâchées, tout semblait laisser à croire qu’ils avaient conquis ce qu’ils avaient prit d’assaut et que le monde des hommes était déjà tombé – peut être était-il déjà trop tard. Seul le bruit des combats dans le dernier cercle de la cité se faisait entendre, et le martèlement des béliers sur les dernières portes avant l’anéantissement.
La peur pouvait se sentir dans l’armée face à ce désolant spectacle de carnage et de cruauté, d’une force sans pitié qui mettrait fin à l’âge des hommes. Pourtant, derrière ces fiers éleveurs de chevaux, il y avait une énergie, une énergie qui disait: non, nous ne nous soumettrons pas, non, nous ne laisserons pas faire. Et peu à peu, au fur et à mesure que le roi passait au travers des rangs des cavaliers pour leur donner du courage, cette peur se transforma en une résolution implacable.
La résolution qu’ils combattaient pour la paix et la justice, pour lutter contre l’obscurité et la monstruosité d’être primaires, égoïstes et profondément maléfiques. La résolution qu’ils allaient bientôt devenir le bras vengeur d’un monde plus équitable, dans laquelle chaque chose vivante à sa place et a le droit de vivre librement et sans être opprimée. Bientôt, cette résolution se transforma en une colère, et une haine contre cette intolérance et cette attaque contre le coeur de l’humanité.
Les cavaliers n’étaient plus silencieux. On entendait leurs cris.
« A MORT ! »
Le sol fut martelé du bruit de dix mille sabots lorsqu’ils chargèrent.