Varan regarda son adversaire dans les yeux. Et en un instant, il savait qu’il avait déjà gagné.

C’étaient les phases finales du tournois réunissant les meilleurs escrimeurs du royaume. Il y avait ici la crème de la crème des bretteurs. Pourtant, parmi l’élite, Varan s’illustrerait encore une fois.

Comment pouvait-il savoir qu’il avait déjà gagné?! Avant même que le match ne commence?!

On pourrait croire que c’était simplement l’expérience qui lui donnait l’avantage. Après tout, Varan s’était entraîné tous les jours pendant des années, apprenant un à un les gestes de l’escrime, les parades en sixte, les feintes en quarte… Comparé à un amateur, il avait apprit à maîtriser le moindre de ses gestes, travaillé ses esquives et ses mouvements à la perfection, comme une danse des lames. Pourtant, à ce niveau de compétition, c’était du pareil au même pour tous les champions qui se dédiaient à l’art du duel.

Peut être alors était-ce le talent pur? Un génie des lames? Cela se pourrait. Après tout, Varan avait découvert très jeune qu’il était bon, très bon, avec une lame entre les mains. Tout lui venait naturellement, le rythme des rencontres, le maniement de l’arme. Il était certainement un maître inné de la discipline.

L’esprit de compétition jouait très certainement en sa faveur. Varan avait une concentration de fer et une passion hors du commun pour la victoire. Il était capable de voir les faiblesses de chacun de ses adversaires, peu importe leur niveau, et il n’était jamais impressionné quand il affrontait un autre duelliste renommé. Cet acharnement à démontrer qu’il était le meilleur, à se donner à fond quelque soient les chances de remporter la victoire, étaient probablement de la plus haute importance dans ce genre de matchs.

Pourtant, ce qui lui assurait la victoire n’était rien de tout cela. Ou plutôt, c’était plus précisément la somme de tout cela, à un niveau hors du commun. Varan était un champion.

Certains bretteurs sont légendaires. Agédis, Escalara, Armandière… Ils sont rentrés dans les anales du royaume par leur capacité à gagner, encore, encore et toujours. Et Varan était de la même trempe. La victoire était dans leur sang. Bien sûr, ils possédaient toutes les qualités requises pour être champion, mais même plus.

Le match commença.

Dans un mouvement rapide qui époustoufla les foules, Varan fit une double feinte suivi d’une fente retournée qui en un éclair vint défaire son adversaire.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s