Si demain je partais sur une île déserte, j’emmènerais un appareil photo. Me baladant sur la plage inoccupée, les jungles exotiques abandonnées, jamais je ne perdrais l’occasion de documenter la solitude à l’état pur.

Peu à peu, les pellicules me permettraient de combattre mes fantômes et mes démons, que prouvant que je reste seul, bien que la folie naissante essayerait de me faire croire le contraire.

Les instantes me retiendraient au présent par une fine ficelle, décordée peu à peu, mais au moins j’affronterais ce que personne n’a jamais affronté: soi-même.

C’est alors que, au fur et à mesure, je me rendrais compte que mes photos deviendront imprécises, brumeuses. Les étoiles seraient fades, les journées longues, sans but, les contours de l’île peu à peu indéfinissables, est-ce le sable, la mer, je ne le saurais plus bien.

Finalement, elles deviendraient juste un flot de blanc.
Alors, j’aurais atteint le cap de non retour;
Alors, les photos ne seraient plus blanches.
Alors, elles ne dépendraient que moi.
Alors, je ne serais plus seul…

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